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The Onion fait rire jaune depuis 25 ans

The Onion célèbre son quart de siècle cette année. Ce journal satirique qui fait sourire et parfois rire aux éclats est l’idée de deux jeunes du Wisconsin qui, au départ, souhaitaient vendre des coupons de pizza.

Du moins, c’est ce que le rédacteur en chef Will Tracy a confié en entrevue à NPR le mois dernier. Est-ce exact ? Avec The Onion, rien n’est moins sûr. Sa spécialité : les fausses nouvelles qui sont parfois tellement bien faites qu’elles ont pris au piège plus d’une personne. En novembre 2012, par exemple, The Onion déclarait Kim Jong-un l’homme le plus sexy de 2012. 

La nouvelle a été reprise par le quotidien chinois The People Daily, qui a consacré un reportage spécial de 55 pages abondamment illustré au dirigeant coréen. Reportage qu’on s’est empressé de retirer lorsqu’on a compris qu’il s’agissait d’un canular. La honte.

Deux mois auparavant, c’était le gouvernement iranien qui mordait à l’hameçon. The Onion avait publié un faux sondage affirmant que les Américains vivant en milieu rural préféraient voter pour le président iranien Mahmoud Ahmadinejad plutôt que pour Barack Obama.

L’agence de nouvelles Fars, proche du gouvernement, y a cru dur comme fer et a republié l’histoire mot pour mot, se couvrant de ridicule à l’échelle planétaire.

DE BONNES BLAGUES... ET DES MOINS BONNES

The Onion, qui a cessé de publier une version papier l’été dernier, mais qui offre à ses lecteurs une section vidéo très bien garnie, ne semble pas craindre les sujets difficiles : meurtre, viol, pauvreté, etc. Il arrive toutefois que certaines de ses blagues passent moins bien, comme la manchette « Les hommes sont les meilleurs » (« Men are the best ») au lendemain de la libération des trois femmes otages du « monstre de Cleveland ».

Ou celle du 10e anniversaire des attentats du 11 Septembre, alors que le journal satirique avait créé une fausse publicité de Subway sur laquelle on voyait un homme voler vers deux sous-marins dressés à la verticale (rappelant les deux tours). Le surtitre : « Volez vers le spécial de septembre, un spécial que n’oublierez jamais ».

Au Québec, c’est Le Navet (on reste dans la section légumes…) qui se rapproche le plus de The Onion. Conçu par deux jeunes hommes qui travaillent dans le milieu des communications, mais qui préfèrent conserver leur anonymat, Le Navet se décrit comme un site « satirique, mais poli ».

« On travaille dans la même boîte et on a commencé à rédiger de faux communiqués pour faire rire les collègues et faire paniquer les patrons, raconte un des deux concepteurs du Navet en entrevue à La Presse. Fin 2012, les deux collègues fondaient le site qui publie depuis une nouvelle humoristique par jour. « Souvent, la blague est dans le titre », précise le jeune homme. 

Vendredi, par exemple, jour de l’annonce de la prolongation du métro de Montréal, on pouvait lire ce titre : «  Ligne bleue : les citoyens de l’Est "impatients" d’être pognés 41 minutes dans un wagon en panne ». 

Plus tôt dans la semaine, en lien avec la controverse autour du renvoi d’une employée atteinte de cancer à la Taverne Magnan, Le Navet publiait : «  La Taverne Magnan offrira un rabais de 4 % aux clients atteints d’une maladie grave ». Et vlan !

Depuis sa création il y a moins d’un an, et grâce aux réseaux sociaux, la popularité du Navet a fait boule de neige. « Environ 95 % du trafic sur notre site provient de Twitter et Facebook, précise un des fondateurs. » Pas de doute, l’ironie a la cote.

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L'éthique journalistique ? Bof !

« J’ai la même opinion sur l’éthique des médias que sur l’éthique des plombiers. Je crois qu’en tant qu’être humain, je suis soumis à certaines règles éthiques, mais je ne crois pas que les journalistes doivent s’imposer un ensemble de règles éthiques supplémentaires comme le font les médecins et les avocats, par exemple. »

— John Cook, rédacteur en chef de Gawker, en entrevue au Globe and Mail

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Une femme à la tête du Time

On dit souvent que c’est lorsqu’une entreprise va mal qu’on nomme une femme à sa tête. Le magazine Time, qui a déjà connu des années plus glorieuses, vient de nommer sa première rédactrice en chef. Il s’agit de Nancy Gibbs, 53 ans, que les fidèles lecteurs du Time ont beaucoup lue au cours des dernières années. Elle succède à Rick Stengel, pressenti pour occuper un poste au département d’État.

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